« La cartographie et l’examen initial des risques environnementaux ne servent qu’à confirmer que la guerre est littéralement toxique », explique la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen.
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui se définit comme étant la principale autorité mondiale en matière d’environnement, étudie l’impact environnemental du conflit en Ukraine. Leur suivi préliminaire indique des impacts importants sur les environnements urbains et ruraux qui pourraient laisser au pays et à la région un héritage toxique pour les générations à venir.
L’organisation affirme avoir identifié « des milliers d’incidents possibles de pollution de l’air, de l’eau et des sols et de dégradation des écosystèmes, y compris les risques pour les pays voisins ».
Le PNUE et ses partenaires pointent les dégâts causés par le conflit dans de nombreuses régions du pays, avec notamment des incidents dans les centrales et installations nucléaires, les infrastructures énergétiques, y compris les pétroliers, les raffineries de pétrole, les plateformes de forage et les installations gazières et les pipelines de distribution, les mines et sites industriels et installations agro-industrielles. De multiples incidents de pollution de l’air et une contamination potentiellement grave des eaux souterraines et de surface résultent de ces dégâts. L’organisation pointe également l’endommagement de plusieurs installations industrielles, entrepôts et usines, dont certaines stockant une gamme de substances dangereuses, mais aussi d’infrastructures hydrauliques. Le PNUE fait encore état de substances dangereuses libérées par des explosions dans des installations de stockage agro-industrielles.
A ces dégâts s’ajoutent la pollution due à l’utilisation intensive d’armes, y compris dans les zones peuplées, et les grands volumes de déchets militaires, y compris les véhicules militaires détruits, qui créent un défi majeur en matière de nettoyage.
« La cartographie et l’examen initial des risques environnementaux ne servent qu’à confirmer que la guerre est littéralement toxique », explique la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen.
« La première priorité est que cette destruction insensée se termine maintenant. L’environnement concerne les personnes : il s’agit des moyens de subsistance, de la santé publique, de l’air et de l’eau propres et des systèmes alimentaires de base. Il s’agit d’un avenir sûr pour les Ukrainiens et leurs voisins, et d’autres dommages ne doivent pas être causés. L’Ukraine aura alors besoin d’un énorme soutien international pour évaluer, atténuer et réparer les dégâts dans tout le pays et atténuer les risques pour l’ensemble de la région. »
Pour Osnat Lubrani, haut responsable des Nations Unies en Ukraine, « la restauration de l’environnement de l’Ukraine doit figurer en tête des priorités ».
« Des millions d’Ukrainiens déplacés ont besoin d’un environnement sûr et sain pour rentrer chez eux s’ils sont censés pouvoir reprendre leur vie en main. Dès la fin des combats, et ils doivent cesser bientôt, une opération de nettoyage colossale doit être soutenue. »
M.C.